En fuyant, ils cherchent une arme 3|3
Des horizons et le départ
Maison Populaire, Montreuil, Paris
du 3 octobre au 15 décembre 2018
Artistes : Morehshin Allahyari, Neïl Beloufa, Justine Emard et Romain Kronenberg
Commissaire en résidence : Stéphanie Vidal
Après le temps de la conscience des traces et celui de la mise en place d’outils, le troisième volet du cycle « En fuyant, ils cherchent une arme », s’engage dans un univers en devenir, cherchant les limites pour les faire déborder. Il s’agit de prendre appui dans la roche pour s’élancer vers l’inconnu, là où d’autres mondes existent et où les mots sont à inventer pour les raconter, là où dansent des ombres aux abords de lumières que nous ne percevons plus ou pas encore. Les œuvres rassemblées spéculent pour explorer ; alliant des technologies contemporaines d’immersion dans l’image – comme le cadre cinématographique, la modélisation 3D ou la réalité augmentée – à des narrations qui traversent et transpercent les époques. Elles s’inspirent des mystères du mythe, des enseignements des contes et profitent du repos offert par la poésie, qui seule sait suspendre le sens, afin de partir en éclaireur vers des territoires d’énonciation ré-actualisés. Chemin faisant, elles rêvent de trouver ou de forger des lieux du dire encore vierges de toute exploitation, marchandisation, colonisation… S’inscrivant dans des temps élargis et des espaces stratifiés, ces œuvres non-binaires et non-conformes sont en quête d’alternatives ; elles nous rappellent que, même si la force d’un système s’éprouve à la difficulté qu’il donne à l’échappée, les constructions humaines peuvent toujours être modifiées.
Photo: Exovisions, 2017, © Justine Emard / Adagp 2018, photographie de Julien Lombardi
Exovisions est composée de pierres, de bois pétrifiés, d’argile prise dans la roche et d’une application de réalité augmentée intitulée Exovision. Justine Emard a collaboré avec le compositeur Japonais Marihiko Hara pour transformer ces objets naturels en espaces de projection et d’imagination qu’elle nomme « exo-scapes », rassemblant les radicaux de l’extériorité et du paysage. Témoins de notre écosystème technologique composite, les apparitions de surface convoquent trois types de mémoire : celle de la pierre qui dit le temps géologique, celle de l’humain qui fait surgir les mythes et celle des données qui nous invite à considérer le futur comme une réalité à conserver.
Exovisions, 2017-2018, Installation, Objets et réalité augmentée, Dimensions variables.
Co-production : « des horizons et le départ », curatrice : Stéphanie Vidal, La Maison populaire (Montreuil) 2018
et « Mitate & imagination », curateur : Tetsuya Ozaki + Nuit Blanche Kyoto 2017 « Paysage en mouvement »
Courtesy de l’artiste