Texte de Philippe Eydieu
pour l’exposition « J’ai encore une chose à vous montrer » 2011 ESACM
Justine Emard s’intéresse aux conditions d’apparition d’une image.
Elle glisse sa réflexion entre images fixes et images en mouvement et recherche dans l’environnement les réceptacles de ses images. Elle collectionne ainsi des photographies de murs blancs, de percées ou encore d’écrans trouvés dans l’espace urbain. Elle filme les entractes de drive-in-theaters où l’écran, revenant ponctuellement au blanc, éclaire les spectateurs.
Elle développe également des dispositifs de prises de vues qui convoquent un moment singulier, celui de l’eau par exemple, conducteur d’un mouvement lent et éthéré. Dans sa vidéo « Philosophie automatique », l’artiste plonge ainsi des textes philosophiques dans l ‘eau d’un aquarium comme autant de résidus de pensée qui lentement vont se désagréger, disparaitre. Entre prélèvement et fabrique de mouvement, Justine Emard expérimente les frontières de l’image.